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  • : Voyages et escapades de Sag La Tortue
  • : Carnet de voyage: tour du monde 2013-2014, tour de Bretagne à vélo, randonnées...
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Tour du monde 2013-2014 et autres voyages

 

2014-09-28 16.53.17

 

 

Tour de Bretagne à vélo -juin 2014

Tour du massif des Ecrins en rando -juillet 2014

Rando dans la Vanoise - août 2014

Rando dans le massif du Pilat - août 2014

Rando dans le Morvan - septembre 2014

 

 

My round the World TourJuly 2013- April 2014

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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 18:29

 

Quitter Phnom Penh. Mais comment faire sans carte, sans que les habitants eux-mêmes sachent dans quelle direction nous allons et sans que les panneaux nous donnent plus que le nom des rues ? Nous sommes bons pour perdre 10 km à tourner en rond avant de trouver la route de l’aéroport et du sud. En route pour Sihanoukville, voir un peu la mer !

Pas besoin de faire des courses, nous avons prévu nos stocks de spaghettis et de sauces en ville. Reste à trouver le site. Ce soir, je ne suis pas inspirée. Nous tournons et finissons pas trouver un coin de forêt au bout d’un temple. En plein apéro, les moines nous invitent avec insistance à nous installer dans le temple et faire usage de leur feu pour cuisiner. Nous répondons à leur hospitalité. Tandis que je commence à cuisiner, François s’écarte, car il attend un appel téléphonique important.

Pendant que je m’affaire, un homme en chemise blanche vient me voir et me demande mon passeport. Étonnée, je lui demande pourquoi, et je lui dis que je ne remets pas mon passeport, d’autant plus que je ne l’ai pas avec moi. Il me demande alors de noter nos noms sur un papier. Il revient en me faisant comprendre dans un anglais plus que moyen qu’il faut que nous allions à la police. Je lui dis que non, et je veux voir un policier en uniforme avec sa carte professionnelle pour en parler. Tout se passe avec le sourire et en toute politesse.

Soudain, j’entends au loin des voix s’élever et un poing cogner sur une table. François me rejoint au coin « cuisine » et m’explique qu’il y a un type en treillis, se prétendant policier et très excité qui veut nous conduire au poste de police. La situation est tendue, car le flic est imprévisible et impulsif. Le type vient me voir, et commence à monter le ton, je calme le jeu en lui demandant avec un joli sourire s’il peut me laisser cuisiner et manger, car j’ai fait beaucoup de vélo et j’ai très faim. Avec moi, il se radoucit, il en veut visiblement plus à François. Pas de chance ce soir pour François, après son appel téléphonique, il va devoir aller dormir au poste ! Pas la soirée idéale quoi !

L’espèce de flic en treillis, ainsi qu’un autre en blouson patientent pendant que nous dinons très, très lentement à dessein. Puis, je commence à ranger mes affaires. Aucune garantie qu’ils sont policiers, aucune garantie qu’ils nous emmènent vraiment au poste de police. Et puis, l’excité, il me répète d’un peu trop près à mon goût qu’il va prendre soin de moi ! Je ne me sens pas rassurée. Tout à coup, je me dis que peut-être, il peut arriver quelque chose. Ce type est imprévisible, il joue avec son gun, le charge, le décharge entre deux sautes d’humeur et me dit qu’il va bien s’occuper de moi et nous amène sur une route perdue dans la nuit… Du coup, je vais aux toilettes pour envoyer un message à Ludivine, une Française vivant à Phnom Penh qui va nous soutenir par téléphone interposé, mais qui me permettra de me rassurer tout au long de la soirée.

Tant bien que mal, nous arrivons au poste où quatre policiers éméchés nous accueillent plutôt gaiement. Le fou à la gâchette sensible se tire et toute la tension retombe. Avec le recul, je réalise que ce sentiment d’insécurité était créé par un seul type ingérable. La soirée se finit bien, d’autant que les policiers nous cèdent tout le poste de police pour dormir tandis qu’ils finissent de s’enivrer dehors ! Le lendemain, nous sommes réveillés par les appels des policiers qui souhaitent faire usage de la grande salle pour une sorte de tribunal, d’après ce que je comprends. Je passe donc avec mon vélo dans une salle de police où se tient une espèce d’interrogatoire avec jugement… Étonnant voyage toujours et encore. Et cette fois, pressée de partir !

Journée longue, sans vraiment profiter du paysage ou de la route. Je suis fatiguée, j’ai peu dormi, le poste de police n’étant pas mon lieu de prédilection pour passer d’excellentes nuits. Je suis enrhumée, je crache jaune. C’est un peu une journée vide : vide de souvenirs, vide de rencontre, vide de photo, vide de vraies émotions. Je me force à rouler jusqu’à Chuuk où je prie François, pour la première fois depuis un mois de voyage commun, d’aller passer la nuit en guesthouse. C’est que je sens que je suis fatiguée, et je pense que probablement, j’ai le contre coup du stress de la veille. Une nuit en hôtel ne sera pas un luxe pour une fois.

Rien de spécial, si ce n’est que j’y fais réparer mon porte-bagage. Pas de soudure possible, comme je le pensais, c’est de l’alu. Alors, le gars me fait un ficelage avec des tiges de métal gratos, et depuis, ça tient !

Je pars, mais je sens bien que je ne tiens pas la grande forme malgré une bonne nuit de sommeil, je traine un rhume qui m’épuise. Je dis à François en démarrant que mon rêve du jour, ce serait d’avoir un grand jus de fruit frais plein de vitamines. Comme parfois, la vie est bien faite, à peine une demi-heure plus tard, nous nous arrêtons devant une échoppe où la bonne femme me prépare un énorme milk shake ananas !

Nous rejoignons Kampot en tout début d’après-midi, et nous pensions aller camper un peu plus loin derrière. Probablement, mon état de fatigue doit se voir, car cette fois, c’est François qui me propose de s’arrêter dans cette ville pour que je me repose. En toute honnêteté, j’étais prête à continuer à rouler encore l’après-midi, mais devant son insistance, je me dis que c’est peut-être plus raisonnable (ça y est oui, je l’ai dit !).

Au réveil, je ne peux pas dire que je me sente mieux malgré de longues heures de sommeil, ma gorge est inflammée, j’ai des pics de fièvre et j’ai une piqûre de moustique ou de bestiole quelconque sous le bras gauche qui me fait mal et qui commence à devenir un peu purulente. Ajoutés à cela quelques problèmes digestifs et je dirais que, finalement, je suis contente de garder le lit toute la journée.

Il parait que je suis têtue et pas très raisonnable… Il nous reste deux jours de visa au Cambodge et 250 km à parcourir avant la frontière. « Mais si, bien sûr François, on va y aller en vélo ! On ne va quand même pas prendre un bus ! JE préfère y aller à vélo moi ! Je peux le faire ! » Oui, avec une pharyngite et de la fièvre ! François décide que nous partons en bus pour la frontière avec les vélos sur le toit, de façon à ce que je puisse me reposer encore pendant le transport. Ça m’emmerde ! J’ai l’impression d’empêcher le cycliste de faire du vélo et l’infirmière à se faire soigner… C’est le monde à l’envers ! Mais quand j’ai vu les collines à traverser, j’ai compris que c’était un bon choix au final. Et je ne verrai jamais Sihanoukville…

Milieu d’après-midi, la frontière est proche. J’achète une crème antibiotique pour appliquer sur mon abcès douloureux et du doliprane que j’ai englouti en deux jours. Nous traversons un pont avant d’arriver au poste frontière. Toujours cette sensation bizarre de laisser un peu de moi dans chaque pays en échange de tout ce que l’aventure dans le pays m’a apporté ! Un peu comme quand on dit au revoir à un ami pour longtemps, mais qu’on n’oubliera pas ce qu’on a vécu ensemble.

Le Cambodge est mon premier pays, et sera peut-être le seul que j’ai parcouru tout entier (ou presque) à vélo. J’ai découvert un nouveau regard sur la route, une nouvelle manière d’aborder les gens et d’être observée par les gens. Je ne suis plus seulement « very strong » parce que je voyage seule, ou parce que je fais un tour du monde, mais aussi parce que je passe 5h par jour à pédaler, à charger mes sacs (d'ailleurs, François m’appelle la camionneuse quand je lui dis que je vais charger mon vélo), à soulever mon vélo ou à regonfler mes pneus. J’ai découvert un autre rythme dans mon voyage et une autre sorte de liberté, ainsi que le campement sauvage !

Je sors du Cambodge le cœur léger et rempli de souvenirs.

Un petit aperçu avec la vidéo, sur laquelle pour pourrez constater que je ne pouvais déjà plus m’appuyer sur mon bras gauche, trop douloureux :

http://youtu.be/vj6mOCX-JAk

 

Bye Bye Cambodia

 

 

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