Un petit portrait par François, échange d'auteur sur nos blogs respectifs!
Plus de photos sur le blog de François ( 'aurais mis les mêmes de toute façon!)
http://animateurssansfrontieres.centres-sociaux.fr/
Un petit film en réalisation express pour le "François, vu par Sarah"
http://www.youtube.com/watch?v=LL001wlWPuU&feature=youtu.be
Ce 6 janvier, on a pris le temps (comme d'hab' en fait) et surtout on a posé les sacoches, plutôt les sacs poubelles pour Sarah. Kratié, c'est la ville où on a décidé de rester une journée, profiter des bords du Mékong et surtout aller voir les dauphins.
Ils sont à 13 km. Y aller en Touc-Touc, hors de questions, on y va en vélo.
En route, j'attends Sarah sur le bord de la chaussée faite de terre et de sable, je vois Tortue se faufiler entre les scooters, les camions ; elle est à l'aise. Elle s'approche de moi et m'offre comme arrêt, un magnifique dérapage sur plusieurs mètres. Quelques minutes après, je réalise en discutant ensemble, qu'elle ne l'a pas fait exprès et qu'en gros elle vient de parcourir plus de 1000 km à travers le Cambodge, sans trop savoir freiner...
Quel fou rire et j'en rigole encore avec elle !
Voyager avec Sarah ressemble à ça !
Une fraîcheur, un optimisme à tout épreuve, une spontanéité quoique l'on fasse ! Sarah est toujours partante (surtout pour aller manger). Le vélo, ça lui faisait peur avant de partir et pourtant elle ne bronche pas devant l'effort, elle sourit tout le temps (ok, j'en rajoute un peu!)... Tel l'instrument pour calculer le niveau du sol, elle parle en fonction de la difficulté de la route : sur le plat ou en pente, elle discute, plus ça monte, moins Sarah parle... à moins que je parle trop !
Voyager à deux, 24h/24, ça peut se transformer en poids... Avec Sarah, c’est loin d'être le cas... Avec son caractère « chiant » (à ses dires), je me marre tous les jours, découvre le Cambodge avec mes yeux et aussi son regard. Elle est très agréable comme « compagnon » de voyage !
Après une journée de vélo, on cherche un endroit pour camper. Alors que les premiers jours, et mon habitude de 6 mois en vélo, je trouvais les lieux pour la nuit, elle a très vite pris le pli de distinguer le petit chemin qui allait nous conduire à un petit coin de paradis pour la nuit, et il n'était pas rare, sans se parler, de se dire : « ok, c'est par là qu'on va le trouver ! ». Et ensuite, quel bonheur de la voir préparer le feu. Comme elle me l’a dit : « c'est ma petite madeleine de Proust », (toi, Sarah, tes parents n'étaient pas profs de Français, par hasard!).
Voyager à vélo tout seul et ensuite à deux, c'est prendre le risque de vouloir changer son rythme, changer ses habitudes, tel un vieux garçon, un voyageur en acquiert rapidement ! Ça tombe bien, moi, je n'avais aucun rythme, juste celui d'avancer à mon gré. En un mois de traversée du Cambodge, je ne pourrais définir notre rythme, d'abord, en avons-nous un vraiment ? Juste, je peux dire qu'il a été très facile de se caler un non-rythme nous plaisant à tous les deux. En gros, entre chaque pause, nous faisons du vélo !
Ces journées à partager mon voyage avec Sarah, ou plutôt l'inverse : à partager le voyage de Sarah, a été agrémenté par un élément rare et difficilement explicable, que je vais tout de même tenter de vous envoyer. Avec Sarah, il n'est pas obligatoire de se dire les choses pour savoir ce que l'autre a envie ou besoin (ou le contraire), juste on a compris avant !
Sarah a besoin régulièrement de manger « occidental », de prendre une douche tous les 3 jours, d'avoir des lingettes le soir, que ça monte pas trop, de manger salé le matin, d'écrire très souvent, de parler avec sa famille et ses amies de temps en temps, de faire et pas que l'on fasse à sa place, de rêver et de vivre ses rêves, de contempler, prendre le temps mais qu'en même temps ça bouge, de vivre des choses inhabituelles (sans pour autant que ça soit de l'extrême)... Et j'en oublie... Mais si déjà vous mélangez tout cela, vous avez une Sarah heureuse en voyage... Et le cocktail a pris. J'ai retrouvé ce 13 décembre, une tortue heureuse dans son voyage et qui a été digne de cela pendant notre traversée du Cambodge !
Je ne cesse de répéter deux choses à Sarah, sur ce qu'elle me renvoie d'elle même :
D'abord, c'est une vraie « meuf », mais ça, je lui laisse le soin de vous expliquer ce que ça signifie, je n'aimerais pas que son côté féministe me fasse défaut.
Mais surtout qu’une des plus grandes qualités de votre fille, de votre sœur, de votre amie est qu'elle est vivante. Dans tout ce qu'elle fait, tout ce qu'elle vit, tout ce qu'elle voit (et j'élargis cela à sa vie) elle le vit à 3000 % et surtout, elle voit toujours le côté positif, c'est une qualité, une force rare dans la vie.
J'ai la chance de voyager avec Sarah et surtout de la connaître !
Bon maintenant que j'ai fini l'article, je vais aller la réveiller car j'attends toujours qu'elle se réveille avant pour me préparer le café (ahahahahahah).
Sarah, évolue certes, mais ne change pas, reste égale à toi même et surtout continue à apporter le bonheur autour de toi tel que tu sais si bien le faire !