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  • : Voyages et escapades de Sag La Tortue
  • : Carnet de voyage: tour du monde 2013-2014, tour de Bretagne à vélo, randonnées...
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Tour du monde 2013-2014 et autres voyages

 

2014-09-28 16.53.17

 

 

Tour de Bretagne à vélo -juin 2014

Tour du massif des Ecrins en rando -juillet 2014

Rando dans la Vanoise - août 2014

Rando dans le massif du Pilat - août 2014

Rando dans le Morvan - septembre 2014

 

 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 06:08

Mon premier passage de frontière à vélo. En sortant de Thaïlande, nous voyons les voitures s’arranger pour changer de côté de route. Puis, nous entrons sur le territoire cambodgien. Le visa nous est délivré très officiellement au bureau par un comité de 3 hommes en uniforme. Puis, nous devons faire tamponner le visa. Nous sommes alors hélés par notre cycliste chinois qui fait aussi la queue.

Sur un coup de tête, François lui propose alors de rouler avec nous. Ce qu’il accepte volontiers. Nous attendons. Nous devons changer nos bahts en Riel, faire des courses et trouver un endroit pour dormir. Notre nouveau compagnon de route Hyear et sa fille Yiyi nous attendent patiemment. Je suis embêtée de les faire attendre, surtout la petite de 5 ans. Mais je comprendrai plus tard l’importance que nous avons eue pour eux dans leur propre voyage. Il est tard. Nous avons le temps de sortir de la ville avant le coucher de soleil, et de nous arrêter dans un temple.

Ma première nuit en temple ! Les moines sont très curieux et posent des tas de questions. Ce qui les intéresse notamment, c’est le prix de tout notre équipement. Nous nous installons donc dans le hall où se tient un cours de cambodgien. Je suis contente de dormir en dehors de ma tente, mais abritée. Je m’en vais prendre une douche froide à la louche (une espèce de casserole qui permet de s’arroser d’eau) éclairée par ma frontale. Le bonheur absolu. De l’eau, du savon. Meilleur que les douches dans les baignoires usées africaines. C’est le local de 2m sur 1m où se trouvent à la fois les WC, le bac à eau et la douche. Au Cambodge, je prendrai les douches les plus régénératrices et les plus agréables de mon voyage dans des taudis dégueu ou sous les étoiles.

Hyear et Yiyi ont la même popote que François, le même réchaud. En revanche, il est équipé et encombré de sauces soy et autre assaisonnement chinois. Mais il a renvoyé en Chine son duvet et son pantalon… ? À chacun ses priorités. Hyear nous explique dans son anglais approximatif qu’il est content de rencontrer des gens qui voyagent au long cours. Il en avait entendu parler, mais il n’en avait jamais rencontré bien qu’il voyage depuis 2 mois avec sa fille.

La petite Yiyi gère son affaire, poursuit les moines pour jouer, surveille la cuisson des nouilles et aide à monter la tente. Hyper autonome et joyeuse tout le temps. Très chouette pour voyager ! Elle porte le pied à photo, prend les photos au retardateur, s’équipe seule de son casque et de ses gants de rideuse, et grimpe sur le vélo, dos à son père !

Le matin, Yiyi met sa musique sur son haut-parleur portatif : je me lève avec la musique « Edelweiss » de la « mélodie du bonheur » (The sound of music) en chinois ! J’adore ! Nous roulons donc vers l’est. Toute notre équipée cycliste. C’est drôle, car on me prend pour la mère de la petite ! Du coup, François est le seul blanc, très insolite comme situation !

J’appréhende un peu, car notre compagnon cycliste nous a dit qu’il fait 100 km par jour et qu’il roule à 20km/h. Tout cela me parait très précis, trop précis. Il est équipé en matériel de pointe, quand nous roulons sans même une carte du Cambodge ! Nous partons. Finalement, je me rends compte que je roule plus vite que 20 km/h, grâce à son petit appareil. C’est reposant, nous allons à son rythme, parfois nous accélérons, nous jouons avec la petite à l’arrière. Parfois, chacun est distancé par un autre, parfois, nous nous doublons à tour de rôle. Je prends conscience que j’apprécie d’avoir quelqu’un devant moi, ça me pousse à avancer. La route est superbe. La lumière magnifique. Les gens travaillent dans l’eau. Les hommes en slip tirent des filets dans l’eau boueuse. Le paysage défile au ralenti. Parfois, je m’ennuie, je les double. Parfois, je suis un kilomètre derrière. Comme cette route vers l’est est une ligne droite, je les vois longtemps, longtemps. Au loin, François avec son Tshirt orange fluo et un peu après le papa et sa fille avec leurs casques bleus et leur drapeau sur la remorque.

Puis, Hyear s’arrête. Il y a une école, et une cycliste chinoise qu’il a déjà rencontrée en route est là. Elle rejoint notre team ! Elle a un long arrêt maladie et en profite pour faire 3 mois de vélo depuis la Chine via le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, et le Vietnam ! Je suis épatée. Une femme cycliste qui voyage seule.

On est toujours l’extrême pour quelqu’un et on a toujours des modèles de voyageurs plus extrêmes que soi. Comme quand je rencontre quelqu’un qui voyage depuis 13 ans, alors que d’autres envient mes 11 mois … En toute relativité spatio-temporelle !

Alors oui, cette femme qui voyage seule m’impressionne. Elle roule vite, elle a son programme avec son itinéraire. D'ailleurs, tous les Chinois sont suréquipés et ont un excellent matériel. Moi, avec mes sacs poubelles, je ne fais pas très pro du vélo ! Alors oui, je suis toujours plus impressionnée de voir une femme voyager seule plutôt qu’un homme. D’une part, parce que j’expérimente moi-même ce que ça représente parfois d’être dans une situation où je rêverais d’être un homme pour que les choses soient plus simples, pour que je puisse parler à un homme sans me sentir reluquer, ou que je puisse m’arrêter sur le bord de la route 1’30 pour pisser et pas chercher 40 minutes le premier buisson à droite pour ne pas exhiber mon magnifique cuissard noir et bleu rembourré. D’autre part, parce que cette femme voyage à vélo. Et ça, je trouve que c’est une performance. J’ai posé la question à François qui voyage à vélo depuis 6 mois, il n’a croisé que deux femmes cyclistes voyageant seul. En fait, et je ne sais pas pourquoi, la plupart de femmes à vélo qu’il a croisées voyage avec quelqu’un. Parce que c’est rare, je trouve que c’est beau.

Giroi restera aussi deux jours dans notre groupe, ralentissant pour nous un peu son programme. Ils sont contents de voyager avec nous.

Habitués à la solitude, ils sont pourtant heureux de partager un bout de chemin avec notre équipée sauvage : pas d’horaire de départ. « A quelle heure partez-vous le matin ?-Heu, entre 7h et 15h !!! » « Quand faites-vous des pauses ? –Hum, dès que François a faim ou envie de fumer une cigarette, n’importe quand quoi ! » « Où dormez-vous ? – Ben, là où on peut, quand on trouve un coin quelque part le long de la route » « A quelle vitesse roulez-vous ? – en fonction du vent et des côtes, si ça monte, je fais de la vitesse négative ! » François dit que je roule en marche arrière !

Peut-être mes paragraphes repas se sont-ils faits plus rares… En effet, il faut bien dire une chose : je n’aime pas la nourriture cambodgienne. Dans l’ensemble, j’ai été assez déçue. Enfin, je crois surtout que j’ai un palais qui n’apprécie pas certaines saveurs locales de pate de poisson et autres légumes à la consistance gluante tout à fait surprenante.

Nous dormons pour la deuxième fois dans un temple. J’aime beaucoup dormir sous un abri, mais complètement ouvert sur l’extérieur. Je pose mon duvet au sol, devant Bouddha. Cette fois, pas de curiosité des moines, de toute façon, ils ne parlent pas un mot d’anglais, donc la communication est très limitée. Le lendemain, pendant que nous plions bagages, nous voyons les habitants s’installer là où nous avons dormi, nettoyer et prier. Chants de mantras. Quelle image ! Au moment de partir, nous sommes invités à partager le repas avec les moines et les gens. Nous sommes cette fois bien dévisagés. Je prends donc bien soin de cacher mon dégout de la soupe infâme que l’on nous sert et ressert. Ô!!! regrets des repas birmans…

Nous finissons, et de nouveau, au moment de partir, notre ami Hyear décide de faire des photos. Il faut dire qu’il transporte un drapeau sur lequel il a fait imprimer les drapeaux de la Chine, du Laos, de la Thaïlande, du Cambodge et du Vietnam. Au milieu, est inscrit le message : « Yiyi is happy » Et dès qu’ils sont dans un lieu insolite ou avec des personnes rencontrées en route, Hyear sort son drapeau et prend des photos avec son pied de photographe. Séance photo donc.

Sur la route, nous croisons un cycliste coréen dans le sens inverse. Rencontres insolites au milieu de la campagne cambodgienne entre ce coréen, cette femme chinoise, ce papa chinois avec sa fille et sa remorque, François et son bandeau jaune et moi.

Puis, un autre chinois se joint à notre groupe pour atteindre Siam Reap. Enfin la ville ! Les décorations de Noël ne parlent qu’à nous, puisque les chinois ne sont pas concernés. Nous trouvons une guesthouse, nous prenons un verre de vin rouge sur le toit d’une terrasse. Nous utilisons en une soirée de restaurant, d’hôtel et de verre de vin le même budget qu’en une semaine d’itinérance. Autre ambiance, autre rythme. Ça sent Noël, c’est touristique. En bons vagabonds, nous allons aux toilettes de ce restaurant. Et sans nous concerter, nous ressortons chacun avec son rouleau de PQ piqué dans les WC de luxe ! Même mode de voyage, mêmes mœurs !

Après une journée off, nous visitons les alentours avec Hyear et Yiyi. Il parait qu’il y a quelques temples sympas dans le coin… Ah!!! Angkor Wat!!! Certes, c’est impressionnant. Je ne trouve pas d’autre mot quand je me rends sur place. Je ne ressens pas vraiment d’émotion. Heureusement que je ne suis pas venue exprès pour ça !

Le lendemain, nous quittons, non sans émotion ce papa et sa fille en nous donnant rendez-vous quelque part dans le monde, comme d’habitude !

C’est le 24, nous partons tout à l’heure, sans savoir où, j’ai un peu le blues de mon réveillon de Noël en famille, mais je ne sais pas encore ce qui m’attend le soir…

Nous prenons la route avec flemme à 15 h !

 

En avant pour notre réveillon quelque part sur la route !

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commentaires

A
Comme toujours ,j'avale avec gourmandise l'histoire de cette "team" improbable au départ mais qui fonctionne adonf!<br /> Avec la petite Yiyi au centre du groupe ,super attachante apparemment.<br /> Bravo pour ta capacité à donner vie à tout cela!
Répondre
S
<br /> <br /> Et oui, François aussi a écrit un article dessus qu'il va bientôt mettre en ligne pour quelques info complémentaires! bisous et merci<br /> <br /> <br /> <br />